Comment aimer,
comment vivre, comment trouver de la beauté après Nice ?
Charlie Hebdo, on
se dit qu’ils sont morts en martyrs de la liberté d’expression, qu’on ait lu ou
non le journal, qu’on l’ait trouvé vulgaire ou non… Hyper Cacher, après Ozar
Hatorah en 2012, on a entendu dire que c’était à cause de la politique extérieure
d’Israël !... Comme si c’était une manière de justifier la mort d’innocents…
Certains ne se sont pas sentis totalement concernés car après tout, c’était encore
une attaque ciblée : des soldats musulmans qui servent la république
laïque sont forcément des traitres (on
pense à ce qu’ont subi les Harkis, en Algérie, et comment ils ont été
mal reçus en France pour qui ils avaient tout donné) , trois enfants Juifs et
leur père… Dans la république laïque, la
mise en avant de la religion des victimes pour les démarquer des autres
Français en 2012 ou en janvier 2015, ça a quand même des remugles de peste
noire… On se dit que ceux qui s’expriment ainsi
ont oublié les crimes de l’Histoire au mieux et au pire, sont l’expression
d’un racisme qui n’a jamais vraiment disparu… On sait aussi que la grande
manifestation du 11 janvier 2015 n’aurait jamais eu lieu si seul l’Hypercacher
avait été attaqué, voyons, soyons honnêtes… On défile parce qu’il y a des « people »
qui sont morts martyrs… Ne nous voilons pas la face, ne nous cachons pas devant
une unité nationale qui n’existe pas…
Novembre 2015 :
Le Bataclan… La France fauchée dans sa chair, sa jeunesse, une génération… Le
message est clair : tous, nous sommes tenus en joue. Bruxelles… c’est la
peste qui se propage en Europe… puis aux Etats-Unis, San Bernardino, Orlando…
La peste, celle-là même dont parlait Camus dans son roman…
Madrid, les tours du World Trade Center, le
Pentagone, ça semble loin dans le temps…
Baghdad, Beyrouth,
Kabul, on y pense mais en même temps on se dit que ça fait partie de leur
paysage, toutes ces guerres, on en oublie les origines et notre culpabilité.
La Tunisie, Grand
Bassam, le Nigeria… Istambul… ça s’étend… On fait quoi ?
Mais qui pense
encore à Beslan, une école, 400 enfants le jour de la rentrée ; ou à Moscou, la prise d’otage du théâtre…
Et même l’Arabie
Saoudite…. Celle qui finance l’expansion d’un Islam fanatique en Europe depuis
la mort de Tito… Le serpent qu’elle a nourri qui se retourne finalement contre la main qui le flatte… et
les Etats-Unis qui ont soutenu Bin Laden et ses sbires pendant la fin de la
guerre froide…
Ce soir, je n’ai
plus envie de vivre. La petite lueur, l’ « anima » a du mal à se
rallumer…